fbpx
Yedia, partager le savoir
Rechercher
Les plus populaires

Laissez-nous grandir en paix !

Yom Haatsmaout : Comment se réjouir lorsque tout un peuple souffre ?

« Notre seule arme, c’est de rester en vie » – Livre : La sage-femme d’Auschwitz

La Shoah : Comment l’enseigner aux enfants

Adam Neumann : La spiritualité juive au cœur de la tempête WeWork

Pour ne pas oublier leurs visages…

Quelques secrets sur la Sortie d’Égypte enfin révélés

Instants d’humanité : Shimi

Al-Andalus ou l’âge d’or du judaïsme en terre d’islam. Suivez le guide !

Nicholas Winton : L’homme qui sauva 669 enfants juifs de la mort…

Partager

Sarah Bernhardt : la Samaritaine

Reconnue comme la première star internationale, Sarah Bernhardt fut, à la vie comme à la scène, une actrice née. Peu encline à parler de ses vraies origines, honteuses au regard de ses contemporains mondains, elle ne se vanta jamais de son judaïsme, mais l’assuma sans ambiguïtés lors de plusieurs saillies antisémites, n’hésitant pas à accumuler les rôles lui faisant incarner des femmes de la Bible.
Sarah Bernhardt : la Samaritaine

 

Une catholique fière de ses origines juives

Découverte dans Iphigénie de Racine en 1862, Sarah Marie Henriette-Rosine Bernard (elle ajoutera plus tard un h et un t à son patronyme) est la fille d’une juive d’origine hollandaise appelée Judith ou « Youle ». Née autour du 22 octobre 1844, elle ne connaît pas son géniteur et sa mère s’absente souvent. Envoyée dans un pensionnat catholique, elle pense d’abord devenir religieuse, avant de se découvrir une passion pour le théâtre. Au Conservatoire, – elle prend pour modèle Rachel, une tragédienne d’origine juive alsacienne appelée « la Grande » par ses camarades de la Comédie-Française. Elle gardera de cette actrice à succès, morte prématurément en 1858 à l’âge de 36 ans, un portrait dans sa loge.

Bien que créative lorsqu’il est question de ses origines, Sarah Bernhardt ne cherche pas à dissimuler son ascendance juive ni l’identité de celle qui l’a mise au monde, allant même jusqu’à s’enorgueillir des commentaires antisémites qui lui sont parfois adressés. Ainsi, lorsqu’elle est accusée après la guerre franco-prussienne de 1870 d’être allemande et israélite, elle répond avec aplomb : « Juive certainement, mais allemande, non ! ». Patriote convaincue, elle a en effet, le temps du conflit, cessé ses activités d’actrice et converti le théâtre parisien de l’Odéon en hôpital militaire pour y soigner les soldats français blessés au combat. Lors de l’affaire Dreyfus, une vingtaine d’années plus tard, elle n’hésitera pas à s’opposer à l’armée et à son propre fils – le seul vrai amour de sa vie – pour défendre le capitaine juif injustement accusé de trahison.

Une actrice internationale

Pensionnaire de la Comédie-Française, Sarah Bernhardt brille sur les planches dans les années 1870. Elle triomphe dans Ruy Blas (1872), Phèdre (1874) et Hernani (1877). Surnommé « Voix d’Or » par Victor Hugo, dont elle est la muse, « la Divine », comme l’appellent d’autres, entame en 1879, à Londres, une carrière internationale. A la tête de sa propre troupe de théâtre, elle donne des représentations sur tous les continents. En Russie, où elle est adulée, elle se produit plusieurs fois à la cour des tsars (1881, 1892, 1908), et, en Angleterre. Suivront les scènes d’Australie (1880-1881), du Pérou et du Chili (1886) ou encore du Canada (1905), où, chaque fois, son lyrisme et sa diction emphatique transcendent la barrière de la langue. Pour honorer sa tournée américaine, qui prévoit 256 représentations en 27 semaines, la diva traverse le Midwest dans un luxueux train Pullman, spécialement aménagé pour recevoir ses 42 valises de costumes et son impressionnante équipe d’accessoiristes.

Son style impressionne et marque les esprits. Nul ne reste indifférent à sa voix charismatique et à sa gestuelle expressive. Elle se réinvente comme icône publique, en brisant des tabous, jouant des rôles d’hommes, de femmes fortes comme dramatiques, s’essayant à l’écriture sous son propre nom, excellant en peinture comme en sculpture. Même amputée d’une jambe, après une chute mal soignée, son style continuent d’inspirer – au tournant du siècle – la mode, les arts décoratifs et influencent bientôt les plus grands artistes de l’Art nouveau, tel le dessinateur Alfons Mucha qui, réalise à partir de 1894 la majorité de ses affiches de spectacle. Sur celle de La Samaritaine, une pièce de théâtre à thème biblique écrite par Edmond Rostand pour Sarah Bernhardt, le peintre-illustrateur a stylisé les écritures en langue française selon les contours de l’alphabet hébraïque et inscrit le nom ineffable au-dessus de l’actrice.

Pour l’artiste, qualifiée à la fin de sa vie de « monstre sacré » par Jean Cocteau, le judaïsme aura ainsi été une bénédiction autant qu’une malédiction. Son rôle de Photine, dans la Samaritaine, résumera l’histoire de sa vie : une juive, errante, jouant de son exotisme sémitique, « rachetée par sa conversion au christianisme ». Inhumée comme chrétienne, celle dont l’identité religieuse sera restée équivoque et mystérieuse, continue toujours, un siècle après sa mort, de séduire autant que d’intriguer.

Un siècle après sa mort, Sarah Bernhardt est à l’honneur : le Petit Palais à Paris organise une exposition exceptionnelle, jusqu’au 27 août 2023

Partager

A découvrir également sur Yedia

Whatsapp Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Newsletter Yedia

Vous souhaitez recevoir la newsletter mensuelle de Yedia avec l’ensemble des articles, podcasts, et vidéos du site. Inscrivez-vous ici sans plus attendre.

Facebook Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre communauté Instagram.

Youtube Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Spotify Yedia

Retrouvez tous nos podcasts sur Spotify.  Il suffit de vous abonner à notre chaîne pour les écouter directement.

Yedia est un média dédié au Judaïsme, à sa culture, son patrimoine, et à son identité. Grâce aux contributions de ses auteurs et producteurs de contenus, issus de tous horizons, il se veut le témoin de sa richesse, et de sa diversité.

Art et culture, langue et écriture, société, histoire, sciences, lifestyle, judaïsme, sont les thématiques qui traversent Yedia.
Articles, podcasts, vidéos, sont disponibles sur la plateforme et permettent à tous à tout moment de pouvoir accéder au contenu.
Enfin Yedia se veut ancré dans l’époque dont il est issu, voire même dans le futur. Une partie des contenus sont consultables dans un metaverse accessible depuis le site Yedia.
Dans un monde dans lequel le savoir se dilue plus rapidement que l’ignorance, nous pensons que la connaissance est faite pour être partagée…au plus grand nombre, à tous, sans distinction.

Partager sans distinguer, et distinguer la connaissance de la croyance, afin de la faire comprendre, simplement et au plus grand nombre.
Sans partage, il n’y a pas de lumière.


Et ce qui n’est pas éclairé, reste dans l’obscurité.

Newsletter

Abonnez vous à la Newsletter de Yedia

Il vous suffit de remplir le formulaire ci-dessous.

Sans partage, il n’y a pas de lumière.
Et ce qui n’est pas éclairé, reste dans l’obscurité.