Plus de 220 espèces de plantes et d’animaux sont citées dans la Torah. De nombreuses espèces de cette écologie biblique sont encore présentes depuis la Galilée dans le nord jusqu’au Néguev dans le sud.
Même si le mot Biodiversité n’est pas dans la Bible, le concept est profondément biblique. Dans la Genèse, « D.ieu regarde tout ce qu’il a fait et proclame que c’est très bien ». « Tout » fait référence à la variété de vie et au système qui le préserve, ce qu’aujourd’hui, nous appelons la biodiversité.
À l’image de cette biodiversité organique, Israël rassemble une biodiversité humaine. Le fameux « rassemblement des exilés » ou Kibboutz Galouyot. Une mosaïque culturelle, ethnique. Cette épopée identitaire se lit jusque dans la nature elle-même !
les prophéties bibliques nous parlent elles aussi du fleurissement de la terre comme signe du retour du peuple juif sur sa terre, et de la rédemption (Ye’hezkel 36, 8-10 ; 34 et suivants, Amos 9, 14-15. Yéchaya 55, 12…)
En effet, placé aux confins de différents continents, Israël jouit d’une variété d’animaux et de plantes – une biodiversité – à proprement parler extraordinaire : il y a autant d’espèces d’animaux et de plantes en Israël qu’en France, pour un territoire vingt-cinq fois plus petit ! Si vous consultez une carte de la faune et de la flore qui vous indique la répartition des espèces à travers le monde, on peut voir qu’à côté de celles dites endémiques (c’est-à-dire qui n’existent qu’en Israël), on trouve en Israël les espèces méditerranéennes, sahariennes, éthiopiennes et… iraniennes. À cet égard, Israël renferme ainsi une richesse absolument unique, un trésor. Saviez-vous par exemple qu’en France, on retrouve douze espèces de serpents alors qu’en Israël, il en existe une quarantaine dont la fréquentation de certaines est peu recommandable…
La furtive silhouette des reptiles n’est pas l’unique manifestation de ce trésor d’une valeur inestimable, loin s’en faut. Le ciel, en Israël, peut soudain s’obscurcir, traversé par une nuée d’oiseaux. Ignorant les frontières, ce sont quelque 500 millions d’oiseaux migrateurs qui passent au-dessus de nos têtes chaque année, ce qui fait d’Israël le plus grand corridor de migration aviaire avec Panama. Les espèces emblématiques comme les grues et les cigognes ne constituent qu’une partie de cette abondance. Des millions d’autres petits migrants bisannuels quittent l’Europe pour l’Afrique à l’automne et parcourent le chemin inverse au printemps. Sur ce chemin, Israël est une oasis inégalée.
On peut rencontrer et admirer un très grand nombre de ces volatiles, d’une diversité impressionnante, dans la vallée de la Houla, un marais d’une richesse biologique exceptionnelle qui fut aussi le lieu du premier grand désastre environnemental en Israël. En effet, au début des années 1950, dicté par une foi sans bornes dans le progrès et la domination nécessaire de la nature par l’homme, un immense chantier d’assèchement des marais au profit des terres agricoles a été mis en œuvre – au prix de la disparition d’une part de la diversité biologique. C’est à cette occasion qu’a été fondée, en 1953, la Société pour la protection de la nature en Israël qui joue un rôle clé dans la préservation de la nature et de la biodiversité du pays.
Depuis, les marais ont été en partie réhabilités ; une espèce de crapaud, que l’on pensait disparue depuis leur assèchement, a même refait son apparition il y a une dizaine d’années.
Il ne faut toutefois pas se leurrer : la nature est résiliente et les bonnes surprises sont au rendez-vous, mais la raréfaction de la nature en Israël est une tendance qui semble inexorable et qui invite à s’interroger profondément sur nos modes de développement. Israël est le pays le plus densément peuplé du monde occidental, et les constructeurs ont pendant longtemps fait la part belle aux villas ainsi qu’aux grands projets qui s’étalent et font rapidement prendre conscience de la limite des espaces verts.
Pire : Israël a accumulé un immense retard en matière de développement d’infrastructures de transport public. Il y a quelques années, seulement 23 % des voyages étaient effectués en transports publics dans la métropole de Tel-Aviv, alors que ce chiffre s’élevait à environ 40 % dans la plupart des métropoles occidentales. Les routes ont rapidement morcelé un territoire étriqué et rendu la tâche de préservation de la nature plus qu’incertaine. La consommation s’est également développée de manière spectaculaire ces dernières années, avec des chiffres qui donnent le vertige : Israël occupe la deuxième place mondiale pour sa consommation de vaisselle en plastique jetable par habitant, la première place pour sa consommation de volaille par habitant et la quatrième place pour sa consommation de bœuf. Tout cela a un prix, et des conséquences sur la qualité de vie et l’avenir de nos enfants.
Israël est à la croisée des chemins. Face à la crise climatique et aux bouleversements de nos modes de vie, la nature reste plus que toujours une solide alliée, fondamentale pour notre approvisionnement en air, en eau, en nourriture, mais aussi pour nous inspirer et nous soulager. Mais il faut se retrousser les manches, car elle est en danger.
Une réponse
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