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En attendant Chabbat… la paracha Mishpatim

Quel est le rapport entre la paracha Mishpatim et la réussite matérielle ? un commentaire sur la paracha Mishaptim de Steve Ohana
En attendant Chabbat… la paracha Mishpatim

Avec la paracha Mishpatim, le récit grandiose de la sortie d’Égypte s’arrête soudain pour faire place à une longue liste de jurisprudences relatives à l’organisation de la vie en société.

Les 10 commandements fixaient des principes généraux mais ne disaient rien de leur application dans la vie réelle. Avec Mishpatim, nous découvrons la vision du créateur sur la façon dont l’humanité doit concrètement réparer les injustices pour sanctifier la création.

Le grand principe général qui se dégage de ces lois, et qui est d’ailleurs devenu central dans les codes de loi des sociétés occidentales, est celui de la réciprocité : il s’agit, par ces jurisprudences, de conduire les hommes à internaliser le principe de « ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent ». Principe négatif auquel la Torah ajoute le commandement positif de « donner aux autres ce que tu aurais besoin qu’ils te donnent si tu te trouvais à leur place ».

Parmi les 47 commandements que nous trouvons dans Mishpatim, ceux concernant la correction des inégalités sociales sont d’une particulière actualité.

Dans la conception juive, les inégalités sociales sont une injustice que D.ieu a laissé persister à dessein dans la création pour permettre aux hommes de devenir les associés de D.ieu, en contribuant, par leurs actes de hesed — charité —, à leur réparation. Cette conception s’oppose nettement à une forme de société entièrement régie par « la loi du marché », qui considère la réussite matérielle comme le seul résultat du mérite et de l’effort personnel et qui donc voudrait faire porter sur l’indigent l’entière responsabilité de son triste sort.

Ainsi, dans le Talmud, la prise d’intérêts concernant un prêt à un frère juif est considérée avec la même gravité qu’un meurtre[1]Voir cette étude sur le prêt à intérêt : https://yechiva.com/product/etude-talmudique-sur-le-pret-a-interet-ribit-et-le-heter-iska , car elle resserre l’étau autour du pauvre et vise à exploiter sa situation pour retirer des profits indus. « Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne sois point à son égard comme un créancier ; n’exiges point de lui des intérêts », nous dit le verset 22, 24 de la paracha.

Mais cette conception, qui place en son cœur la dimension de charité, n’exclut pas la notion de responsabilité. En effet, si le riche a la responsabilité d’avoir le cœur généreux envers son frère dans le besoin, le pauvre, de son côté, a l’obligation de ne pas nourrir de ressentiment envers la société. Ce ressentiment pourrait naître en particulier de la souffrance — comparée à une forme de mort — de ne pas avoir le pouvoir de donner à son prochain.

Le verset 23, 3 de la paracha commande de « ne pas favoriser le pauvre dans son procès ». Ainsi, l’indigence ne saurait devenir une excuse pour absoudre le pauvre de ses fautes et donc le priver finalement de sa dignité d’homme libre et responsable. Par cette dimension de responsabilité ajoutée à celle de charité, la Torah permet de pacifier les relations sociales en n’offrant aucune prise dans le cœur des hommes aux poisons du ressentiment et de la victimisation.

Le yetser hara — mauvais penchant — procède en effet essentiellement de ces forces qui enferment l’individu dans la boucle auto-entretenue de la faute et de la haine de soi. C’est peut-être pour cette raison que, d’après le Rav Elie Munk, le philosophe allemand Emmanuel Kant, grand spécialiste des questions morales, considérait ce verset comme « le plus beau de toute la Torah ».

Ce principe de responsabilité frappe par sa pertinence dans le contexte de la montée en puissance des idéologies victimaires dans les sociétés occidentales — peut-être en réaction au développement d’une « société de marché » non tempérée par la dimension de hesed. Indigénisme, wokisme, et cætera, figent en effet les « indigènes » — nouveaux « damnés de la terre », confondus à tort avec les indigents — dans un statut de victimes par essence, semant ainsi les graines d’une société de la haine et du ressentiment généralisés.

Tenir ensemble charité et responsabilité dans un juste équilibre, c’est cette sagesse oubliée que la paracha Mishpatim pourrait nous apprendre à retrouver.

Références

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