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À la recherche des trésors perdus du Temple de Jérusalem

Au cœur de l'histoire millénaire du peuple juif se trouve le Temple de Jérusalem, symbole de la grandeur et de la spiritualité de notre nation. Emportés à Rome par l’empereur Titus, victorieux d’avoir détruit Jérusalem et pillé son sanctuaire, les trésors sacrés du Temple ont de tout temps captivé les esprits et attisé les désirs les plus ardents de l’histoire des civilisations. Mais que sont devenus ces fameux vestiges à travers les couloirs du temps ? Parmi les nombreux récits et témoignages quant à leur destinée, plusieurs pistes intrigantes se dégagent. À l’occasion du jeûne du 9 Av, Yedia vous propose de découvrir une partie des hypothèses, des preuves tangibles et des perspectives de restitution qui entourent l’un des secrets les plus énigmatiques des annales de l’humanité.
Les trésors perdus du Temple de Jérusalem

Le temple de Jérusalem : Un monument qui témoigne du passage des vestiges sacrés

Après avoir mis Jérusalem à feu et à sang les 9 et 10 Av de l’an 70, l’empereur Titus conduit les vestiges sacrés du Temple lors d’un triomphal défilé, allant de Jérusalem jusqu’à Rome. Cette terrible procession est encore dépeinte aujourd’hui au cœur de l’actuelle ville de Rome par l’Arc de Titus, un arc de triomphe érigé par l’empereur Domitien pour célébrer les victoires de son frère Titus, durant la guerre de Judée et la prise de Jérusalem. Sur ce monument, on retrouve, taillé dans la pierre, une représentation des légions romaines portant des vestiges du Temple, dont le candélabre d’or massif à sept branches, la fameuse Menorat Hazahav, la table des pains de proposition avec deux blasons et les trompettes sacrées.

Quand nos sources nous laissent des indices…

Des décennies après la destruction du second Temple, nos sages ont rapporté avoir vu des trésors du Temple à Rome. Ainsi, Rabbi Shimon bar Yohaï se rendit à Rome avec ses condisciples, pour tenter d’annuler les décrets oppressants imposés à la Judée. Lors de cette visite, il eut l’occasion de voir les objets du Temple conservés dans le palais de Vespasien, « Quand je suis allé à Rome, j’ai vu là-bas le candélabre, avec toutes ses lampes disposées face à la lampe centrale » (Sifré Zuta, 8).

De même, rabbi Eliézer, fils de rabbi Yossi, témoigne avoir vu la Paro’het (la tenture) du Saint des Saints : « Je l’ai vu à Rome et il y avait dessus des taches de sang, et j’ai dit : ce sont les gouttes de sang qui tombaient dessus lors du déroulement du service de Yom Kippour » (Yerushalmi Yoma 5, Bavli Yoma 57a). Rabbi Eliézer témoigne avoir également vu la tiare en or du Grand Prêtre : « Je l’ai vu à Rome, et il était inscrit dessus Consacré à l’Éternel sur une même ligne » (Bavli Sukkah 5a).

Ces objets de culte, transportés à Rome, sont aussi mentionnés dans le Midrash Avot de Rabbi Nathan (41) : « …Cinq choses ont été faites et cachées. Ce sont […], mais le mortier de la maison d’Abtinas, la table, le candélabre, le rideau et la tiare sont toujours entreposés à Rome ».

Le bouleversant témoignage du rav Bokobza

Plusieurs individus ont par la suite affirmé avoir été des témoins oculaires de la possession par le Vatican de certains objets sacrés du Temple de Jérusalem. Leurs récits passionnants suscitent de nombreuses interrogations quant à la présence de ces précieux artefacts au sein du siège de l’Église catholique encore aujourd’hui.

Dans son ouvrage intitulé Beit Hala’hmi, le Rav Yitshak Haï Bokobza, grand rabbin de Libye et érudit kabbaliste, rapporte que le roi d’Italie Victor Emmanuel, avec qui il était étroitement lié, l’invita à Rome pour le mariage d’un de ses enfants. Lors de cet événement, le monarque demanda à son hôte quel cadeau il souhaiterait recevoir de sa part. Le Rav de Tripoli exprima alors son désir de voir les objets sacrés du Temple cachés dans les caves du Vatican. Bien que le roi tentât de justifier le refus établi du siège de l’Église catholique à les exposer, il obtint finalement une autorisation spéciale pour y accéder.

C’est ainsi que Rav Bokobza, après une longue préparation spirituelle, descendit les marches (quatre étages sous le musée Saint-Pierre) jusqu’à un labyrinthe caché d’anciennes galeries attachées  à la Nécropole. Après avoir finalement atteint l’entrée de la grotte, il put contempler les vestiges sacrés et lorsqu’il remonta, il déclara à ses élèves, qui l’attendaient à l’entrée : « J’ai vu suffisamment et je peux en voir davantage ». Son visage irradiait et dès lors, il ne prononça plus un seul mot et s’assigna un jeûne de la parole. Il rendit son âme pure à son Créateur 21 février 1930, exactement 40 jours après cette troublante visite.

Les trésors sacrés : non plus à Rome, mais peut-être à Jérusalem ?

Certaines sources historiques présentent néanmoins une tout autre perspective. En effet, selon ces sources, les trésors du Temple ne se trouveraient plus à Rome, mais seraient vraisemblablement revenus à Jérusalem.

L’historien byzantin Procope de Césarée était le scribe officiel de l’empereur Justinien Ier et a été témoin de nombreux événements qu’il a consignés. Il est la principale source historique pour la période des empereurs au VIe siècle. Dans son ouvrage Les guerres de Justinien, Procope relate que lors de l’invasion de Rome par Genséric, roi des Vandales, en l’an 455, de nombreuses églises furent détruites et pillées, dont certaines qui renfermaient de nombreux trésors, y compris les objets du Temple que Titus avaient emporté à Rome après la destruction du Temple. Genséric emporta tout son butin dans sa ville, Carthage, et l’utilisa pour embellir son palais.

Cependant, près de quatre-vingts ans plus tard, en 533, Bélisaire, général de l’empereur Justinien, conquit le royaume vandale en Afrique et rapporta les trésors qui avaient été pris à Rome. Ce butin fut exposé dans l’Hippodrome de Constantinople.

Procope rapporte qu’un Juif qui avait vu les vestiges, se présenta à un proche de l’empereur en lui disant que leur emplacement originel se trouvait à Jérusalem et qu’un malheur attendait ceux qui les détenaient en dehors de cette ville. Il ajouta que c’était la raison pour laquelle Rome avait été défaite par les Vandales, puis plus tard, la raison de la victoire des Romains sur les Vandales. Le souverain fut convaincu par ses paroles et envoya les trésors « aux sanctuaires des chrétiens à Jérusalem ».

Certains chercheurs ont de ce fait suggéré que si les trésors avaient effectivement été envoyés à Jérusalem, ils auraient sans doute été déposés dans l’église Sainte-Marie la Neuve, appelée aussi Néa, construite par l’empereur Justinien à cette époque et située dans la région des refuges du quartier juif. Si tel est le cas, les vestiges auraient été ramenés à Jérusalem environ 460 ans après la destruction du Temple.

Une question subsiste néanmoins : que sont devenus les vestiges après leur retour à Jérusalem ? Certains estiment qu’ils ont été pillés lors de l’occupation de Jérusalem par les Perses en 614. D’autres pensent que les trésors ont été cachés à l’avance et qu’ils se trouveraient toujours dans les vastes souterrains de l’église, sous les bâtiments du quartier juif de Jérusalem.

La passion communicative d’un rav contemporain

Le rav Burstein (fondateur de l’institut Pouah) se distingue par son engouement particulier pour les vestiges du Temple de Jérusalem. Il suscite l’inspiration de nombreux chercheurs et étudiants partageant son intérêt pour ces trésors historiques. Ainsi, le rav Burstein n’a pas hésité à contacter directement le Vatican et bon nombre de musées à travers le monde pour tenter de retrouver les précieux trésors. Sa quête, longue d’une trentaine d’années, va bien au-delà de la simple recherche académique, car il cherche à établir des liens profonds entre ces objets sacrés et la mémoire collective du peuple juif.

Lors de ces conférences, il mentionne des récits datant de l’époque du Talmud qui mettent en lumière la dissimulation des objets du Temple. Parmi ces récits, l’histoire d’un prêtre du Temple qui découvrit une dalle de sol singulière dans la salle du bois (salle où étaient entreposées les bûches destinées aux sacrifices). Il en déduit qu’elle constituait l’entrée vers l’endroit où les vestiges étaient enfouis. Malheureusement, avant même qu’il puisse avertir son compagnon de cette trouvaille, son âme le quitta. Dans une autre version, le prêtre utilisa un ustensile en fer pour ouvrir l’entrée, mais une étincelle en sortit et le frappa, le tuant sur-le-champ.

Rav Burstein évoque également le livre de Daniel (ch. 5), qui nous relate le transfert des vestiges vers les régions de Perse et d’Irak. En effet, au cours du banquet sacrilège du roi Belschatsar, les ustensiles du Temple furent prodigués aux convives pour y boire du vin, jusqu’à ce qu’une main céleste écrive les mots « Mene Mene Tekel Upharsin », annonçant ainsi la fin du royaume de ce dernier et sa mort imminente, puisqu’il perdit la vie le soir même.

Les captivantes révélations du rav Burstein

Le rav Burstein ramène en outre l’incroyable affaire du conte Montagu Brownlow Parker, qui par ses aspects romanesques avait passionné la presse internationale de l’époque.

En effet, ce conte et aventurier britannique, qui aimait à se faire appeler « Capitaine Parker », organisa et dirigea une mystérieuse expédition archéologique de 1909 à 1911 à Jérusalem, qui était en réalité une chasse au trésor. Ainsi, Parker, avec un petit groupe d’ouvriers, tous déguisés en arabes, tenta de fouiller sous le Mont du Temple, provoquant une interruption soudaine de l’approvisionnement en eau et alimentant les soupçons. Avec astuce, Parker s’échappa avec onze caisses mystérieuses, qu’il expédia sans plus tarder à Londres.

Intrigué par ce récit, Burstein s’adressa à un musée londonien qui lui rétorqua que ces caisses ne contenaient aucun objet apparemment lié à l’histoire juive, contredisant les rapports du New York Times de l’époque, qui faisait état du passage des vestiges du Temple en contrebande vers la capitale britannique.

Par ailleurs, dans un échange avec le regretté rav Mordekhaï Eliyahou Zatsal, ce dernier l’encouragea à poursuivre inlassablement ses investigations pour retrouver les trésors du Temple. « Ne cesse jamais de chercher », lui aurait dit le rav Eliyahou, soulignant que la découverte ne pourrait découler que d’une intervention divine.

Animé de ces encouragements, Rav Burstein s’enquit d’obtenir l’avis du Mossad (services secrets israéliens) sur une visite au Vatican afin de poursuivre son enquête. En guise de réponse, le Mossad lui fit parvenir un ouvrage terrifiant, qui décrivait toutes sortes de « morts accidentelles » qu’avaient connues les personnes qui s’étaient intéressées de trop près à des affaires liées aux luttes internes au Vatican…

Perspectives de restitution et défis politico-juridiques

Dans un monde valorisant la coopération et le dialogue entre nations, les relations entre Israël et l’Église catholique se sont améliorées. Aujourd’hui, des propositions émergent pour la restitution des trésors du Temple, telles que des prêts temporaires d’objets anciens du Vatican à des musées israéliens. Cette démarche serait bénéfique pour toutes les parties et marquerait un événement historique majeur.

Cependant, la restitution d’objets culturels et religieux pose des défis juridiques et politiques complexes. Des discussions et des négociations équitables seront cruciales pour trouver une solution mutuellement satisfaisante. Ces trésors appartiennent à l’héritage national éternel du peuple juif, un aspect à ne pas oublier lors des débats.

Au terme de cette exploration fascinante, une certitude émerge : les trésors du Temple, symboles de la grandeur et de la spiritualité du peuple juif, méritent d’être ramenés à leur patrie légitime, à Jérusalem, la capitale éternelle d’Israël. Les témoignages, les preuves historiques et les perspectives de dialogue entre Israël et le Vatican ouvrent certes une voie vers une résolution de ce mystère millénaire. Toutefois, ne perdons pas de vue que l’authentique désir des enfants d’Israël ne s’arrête pas à la restitution de ces vestiges, mais plutôt au retour de la Présence Divine parmi eux, au sein du Troisième Temple reconstruit à Jérusalem, amen !

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