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Jeux Olympiques 2024 : Attention ! Antisémitisme renaissant

5 septembre 1972, 4 h 10. 8 terroristes de "Septembre noir" atteignent le bâtiment de la délégation israélienne aux JO de Munich. C’est le début d’une longue et sanglante journée. Alors que la CIJ persiste dans son refus de commémorer le massacre, les appels se multiplient d’exclure Israël aux prochains JO de Paris. Cinquante ans après, Israël serait-il en train de mener le même combat ?
J0 2024 : "Ouvrons grand les jeux"...sur l'antisémitisme renaissant

Le 5 septembre 2024, lorsque les Jeux Olympiques de Paris seront terminés, le monde du sport se souviendra peut-être des atroces attentats perpétrés aux Jeux Olympiques de Munich en 1972, cinquante-deux ans plus tôt, attaques qui ont coûté la vie à 11 athlètes israéliens. Lorsque nous mentionnons le « monde du sport », nous faisons surtout allusion à la sphère israélienne, le Comité international olympique se refusant avec une étonnante âpreté à toute commémoration.

5 septembre 1972 au petit matin… 

C’est avant même que l’aube ne pointe à l’horizon que les 8 terroristes de l’organisation palestinienne « Septembre noir », tous des Palestiniens germanophones, pénètrent à l’intérieur du village olympique, déguisés en sportifs et portant avec eux un important arsenal réparti dans des sacs de sport. Sans éveiller de suspicion, ils ouvrent la porte du bâtiment où réside la délégation israélienne – vraisemblablement à l’aide d’une clé volée par l’un d’eux – et commencent à s’attaquer au premier appartement de l’immeuble occupé par les Israéliens. L’un d’eux, Moshe Weinberg, qui tente courageusement de faire barrage avec son corps aux terroristes, est blessé au visage puis sommé de mener le commando aux autres appartements habités par les Israéliens. Weinberg saute l’appartement n°2, et désigne l’appartement n°3, dont les occupants, tous des lutteurs et des haltérophiles, ont selon lui plus de chance de s’opposer. Après avoir pris le contrôle des otages – 11 au total –, les avoir rassemblés dans une seule pièce et les avoir ligotés, Weinberg est tué et jeté par la fenêtre. C’est la première victime du massacre. Le second, Yossef Romano, qui parvient à blesser l’un des terroristes, est, lui aussi, immédiatement tué et son corps placé au milieu de la pièce afin de décourager d’avance toute tentative de mutinerie.

« The show must go on. »

Si le Comité des Jeux Olympiques décide, malgré l’annonce que deux otages ont déjà été assassinés, de poursuivre les Jeux, il se voit obligé malgré lui de les interrompre à 16 h 00, et ce, pour 24 h. Le 6 septembre au soir, les compétitions reprennent, sans que le souvenir du massacre perpétré la veille dans le Village olympique ne perturbe davantage les esprits.

On se souviendra en effet que le président du comité de l’époque, l’Américain Avery Brundage, fervent admirateur du IIIe Reich et membre actif de deux organisations proches du Ku Klux Klan, prononça le matin de ce même jour un discours dans lequel il scande avec un détachement glacial et une mine faussement contrite : « The Games must go on », « Les Jeux doivent se poursuivre ». Gâcher les réjouissances pour 11 Israéliens… ?

 

Les JO, antisémites ? Quelques dates clés

1896 : le baron Pierre de Coubertin, antidreyfusard convaincu – qui plus tard afficha une admiration sans bornes pour le Führer – est nommé à la tête du CIO.

1931 : Sigfrid Edström, sympathisant nazi, est nommé à la tête du CIO.

1936 : les JO se tiennent à Berlin, alors que les Nazis sont au pouvoir depuis trois ans. Entre les deux sessions d’été et d’hiver, pas moins de 114 lois antijuives ont déjà eu le temps d’être promulguées. Tous les athlètes juifs ont été bannis.

1980 : Juan Antonio Samaranch, soutien indéfectible du Caudillo et haut officier de l’armée franquiste, prend le relais à la tête du Comité.

2012 : Jacques Rogge, président du CIO, répond négativement à la demande exprimée par Israël et les États-Unis d’observer une minute de silence à la mémoire des athlètes israéliens assassinés 50 ans plus tôt.

2023 : Thomas Bach, qui préside le Comité, décide de ne pas radier Jibril Rajoub, architerroriste condamné en Israël et devenu dirigeant du Comité olympique palestinien (? !), après sa diatribe nauséabonde sur les massacres du 7 octobre. Dans ses propos, Rajoub accusait très sérieusement Israël de terrorisme.

 

Israël aux JO 2024

 

La présidente du Comité olympique israélien Yaël Arad a assuré qu’Israël serait « à 100 % » présent aux Jeux olympiques de 2024. C’est ce qu’écrit Le Monde en date du 21/12/2023. Mise au point qui appelle un éclaircissement : pourquoi donc Israël ne participerait-il pas à l’édition 2024 de la célèbre compétition ? 

Le média rappelle aussi que, interrogée sur les craintes liées à l’attentat des Jeux olympiques de Munich de 1972, Yaël Arad a expliqué que la « famille olympique [israélienne] doit vivre avec cela. Depuis Munich en 1972, nos athlètes font toujours l’objet d’une attention particulière et vous pouvez être sûrs que tout sera fait de notre côté pour assurer notre sécurité. » En d’autres termes, Israël a compris la leçon de Munich…

 

Si la participation d’Israël est discutée, c’est parce que le pays a eu le malheur de connaître son pire massacre le 7 octobre dernier. Et le droit pourtant reconnu à n’importe quelle nation de se défendre lui est étonnement refusé. Dans ce contexte, les appels à boycotter non pas l’AP – qui n’a pas condamné l’attaque du 7 octobre et a même appelé à la réitérer – mais bien Israël, se multiplient désormais de manière décomplexée.

Ainsi, en France, le député insoumis Aymeric Caron a estimé que les athlètes israéliens devaient être traités comme leurs homologues russes et biélorusses lors des prochains JO, c’est-à-dire n’être autorisés à concourir que sous bannière neutre. C’est un peu mieux, direz-vous, que la proposition de cet autre insoumis, Adrien Quatennens, qui a appelé à des sanctions contre l’État hébreu (mais Quatennens avait déjà reçu chaleureusement un Palestinien proche du ‘Hamas le surlendemain du pogrom).

Gary Linker, l’un des présentateurs de la BBC, a, lui aussi, appelé à la suspension d’Israël des institutions sportives mondiales. 

Ken McCue, membre du groupe irlandais Insaka-Ireland, a pour sa part déclaré : « Certains sportifs irlandais envisagent de demander l’interdiction d’Israël des Jeux olympiques. Le CIO l’a fait pourla Russie et l’Afrique du Sud, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire pour Israël ? »

 

Bref, les appels se multiplient pour encore et toujours laisser Israël sur la touche. Sauf pour Israël, il semble que la leçon de Munich n’ait décidément pas été apprise.

Une réponse

  1. Bonjour
    Je ne suis pas juive mais très intéressée par votre histoire. Je trouve votre site excessivement intéressant.
    Je ne comprends pas l’antisémitisme et le combat du plus que je peux.
    Et plus je connaîtrai votre histoire mieux je combattrai ces français qui vous humilient et dont jai honte. Vraiment. Je vous remercie pour votre travail. Et je m’inscris avec plaisir

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