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Le Pectoral du Cohen Gadol, le Grand Prêtre : une passerelle sacrée entre Israël et le Maître du monde

Selon les prescriptions de la Torah, les prêtres qui officiaient dans le Tabernacle étaient tenus de revêtir des habits spécifiques, symboles de décence et de beauté. Ces ordonnances détaillent une description minutieuse des tenues sacrées conçues pour Aharon et ses descendants, qui occuperont une place considérable au sein de leur office. À la différence des « prêtres simples » (Cohen Hédiote) dont la tenue était composée de quatre vêtements, l’habit du Grand Prêtre (Cohen Gadol) était étoffé de quatre accessoires supplémentaires, lui conférant une aura de majesté royale. Parmi ces accessoires, on retrouve le fameux Pectoral, qui par son éclat et sa signification profonde, suscitait et suscite encore aujourd’hui, un intérêt particulier.
Le Pectoral du Cohen Gadol, le Grand Prêtre : une passerelle sacrée entre Israël et le Maître du monde

Selon les prescriptions de la Torah, les prêtres qui officiaient dans le Tabernacle étaient tenus de revêtir des habits spécifiques, symboles de décence et de beauté. Ces ordonnances détaillent une description minutieuse des tenues sacrées conçues pour Aharon et ses descendants, qui occuperont une place considérable au sein de leur office. À la différence des « prêtres simples » (Cohen Hédiote) dont la tenue était composée de quatre vêtements, l’habit du Grand Prêtre (Cohen Gadol) était étoffé de quatre accessoires supplémentaires, lui conférant une aura de majesté royale. Parmi ces accessoires, on retrouve le fameux Pectoral, qui par son éclat et sa signification profonde, suscitait et suscite encore aujourd’hui, un intérêt particulier. En effet, composé de douze pierres précieuses, ce bijou unique s’élevait en porte-parole par lequel le peuple pouvait questionner D.ieu sur toutes les préoccupations brûlantes de la communauté.

 

Des vêtements de prestige et d’éclat

Le Pectoral, Hoshen en hébreu, était porté par le Grand Prêtre lors des cérémonies et des rituels essentiels du Temple de Jérusalem. Il s’agissait d’une sorte de plaque faite en lin, sur laquelle étaient enchâssées douze pierres précieuses. Chacune de ces douze pierres avait une signification particulière, représentant l’une des douze tribus d’Israël.
Cette pièce exceptionnelle était suspendue à une chaîne en or et placée sur la poitrine du Grand Prêtre. Les douze pierres dont cette plaque était revêtue, incrustées dans un cadre en or, étaient disposées en quatre rangées de trois.
La plaque était bridée à l’aide de cordelières d’azur, de chaque côté de la taille et sur les épaules du Grand Prêtre. Ces brides aboutissaient pour finir sur deux onyx, fixés sur chaque épaule du Grand Prêtre, sur lesquels étaient gravés les noms de six tribus respectives.

Un symbole de responsabilité, d’union et d’omniprésence

Lorsqu’il revêtait le Pectoral, le Grand Prêtre affirmait son engagement envers le peuple et sa connexion profonde avec D.ieu. Cette pièce précieuse était donc le lien tangible entre le divin et l’humain, représentant la responsabilité sacrée du Grand Prêtre envers sa communauté et son Créateur.
En outre, les douze pierres alignées, représentant les douze tribus regroupées, étaient d’une part, un rappel constant de l’unité du peuple juif, mais aussi un rappel de la Présence Divine au milieu de Son peuple.

Un chef-d’œuvre de fabrication artisanale

Les pierres du Pectoral étaient sélectionnées avec soin et fabriquées de manière inédite, octroyant à ce précieux ornement une magnificence mystérieuse incomparable. Elles devaient être « entières », ce qui signifie que la gravure des noms des tribus ne devait pas provoquer de résidus ou d’altérations sur la pierre. Or logiquement, tailler directement sur la pierre aurait entraîné des imperfections et des débris indésirables. Pour résoudre ce problème, une prouesse artisanale était utilisée, impliquant le recours à un petit ver, « le ver d’émeri », connu en hébreu sous le nom de Chamir.

Le Chamir était d’une taille similaire à celle d’un épi d’orge et possédait une capacité extraordinaire. Lorsque le ver était placé sur la pierre, il agissait comme un instrument de gravure précis et puissant, équivalent à un laser moderne.
Le tracé des noms des tribus était préalablement inscrit sur la pierre à l’encre par d’ingénieux artisans, puis c’était au tour du Chamir de graver avec une précision et une exactitude absolues, créant ainsi des gravures d’une qualité exceptionnelle, sans la moindre trace de résidus ou de détérioration. On retrouve la description de ce procédé dans la Guemara de Sota (48b) : «… On plaçait devant ces pierres un ver d’émeri et elles se fendaient d’elles-mêmes telle une figue mûre en plein été … On plaçait le ver d’émeri en l’air, face à l’endroit désiré et la gravure se réalisait grâce à la radiation qui en émanait. »

Les noms des pierres du Pectoral associées aux tribus d’Israël

Les pierres du Pectoral, chacune respectivement associée à l’une des tribus d’Israël, sont aujourd’hui répertoriées de la sorte (il est important de préciser qu’il nous est quasiment impossible de nommer ces pierres avec certitude. Cependant, rabbénou Behayé affirme que l’ensemble des pierres précieuses mondialement connues ne seront toujours qu’au nombre de douze, soit issues (ou une nuance) d’une de ces douze pierres antiques) :
La tribu de Ruben serait associée au rubis (Odem en hébreu) ;
La tribu de Siméon, au topaze (Pitda en hébreu)
La tribu de Lévi, à l’émeraude (Baréket en hébreu)
La tribu de Juda, au grenat (Nofeh en hébreu)
La tribu d’Issachar, au saphir (Sapir en hébreu)
La tribu de Zebulon au diamant (Yahalom en hébreu)
La tribu de Dan à l’opale (Léchem en hébreu)
La tribu de Nephtali, à la turquoise (Chévo en hébreu)
La tribu de Gad, au cristal (A’hlama en hébreu)
La tribu d’Asher à l’aigue-marine (Tarchich en hébreu)
Joseph l’onyx (Choam en hébreu)
Benjamin le jaspe (Yochpé en hébreu).
Ces pierres possèderaient par ailleurs de magnifiques vertus propices à la guérison, la sagesse, l’opulence, les accouchements faciles, au sommeil réparateur, etc.
Ces vertus sont certes mentionnées dans nos textes, mais nous manquons malheureusement d’éléments pour savoir comment en tirer réellement profit.

Les échos du Firmament

Le Pectoral jouait un rôle fondamental dans la relation entre le peuple juif et son D.ieu. En portant cette pièce, le Grand Prêtre devenait le médiateur entre D.ieu et Israël, intercédant de la sorte en faveur du peuple devant le Très-Haut.
Lorsque des décisions importantes devaient être prises ou que des réponses divines à une problématique étaient impératives, le Grand Prêtre se tournait vers le Sanctuaire, portant le Pectoral sur son cœur. Il s’adressait ensuite à D.ieu, présentant les questions et les préoccupations du peuple juif. À travers une manifestation mystique, les pierres du Pectoral s’illuminaient de manière différente, permettant au Grand Prêtre de recevoir les indications, orientations ou réponses divines attendues.
Bien que les détails précis de cette interaction entre le Grand Prêtre, le Pectoral et D.ieu restent entourés de mystère, cet outil sacré témoignait de la profonde connexion entre le peuple juif et son D.ieu, offrant une voie d’échange et de compréhension mutuelle.
En conclusion, nous ajouterons que la signification profonde et la fabrication artisanale unique du Pectoral témoignent de la splendeur et de la dévotion qui entouraient les rituels du Temple de Jérusalem. Il ne nous reste plus qu’à nous languir du jour où le Troisième Temple se dressera, portant en lui la promesse d’une connexion renouvelée entre l’humanité entière et le Maître du monde.

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