fbpx
Rechercher
Les plus populaires

L’âme du Klezmer : des rues du Shtetl au renouveau international

Voyage à travers le temps : les synagogues oubliées du Moyen-Orient

Le prénom Moïse ou la patience à l’épreuve

Figures du judaïsme en Andalousie islamique : De Maïmonide à ha’Nagid…

La puissance du choix selon Anne Frank

Michal et Athalia : L’amour, le pouvoir et la tragédie des Reines de Jérusalem

Le mois de Av : le juif à l’oreille cassée

Entre résilience et tragédie : 1000 Ans de présence juive en Ukraine

Les grandes écoles juives de France: Maïmonide et Ozar Ha Torah

Dis moi d’où vient ce mot ? Origine et apport de l’hébreu

Partager

Le cédrat, l’étrog ou la pomme d’or

Comment le cédrat, aussi appelé étrog ou pomme d'or, est-il arrivé entre les mains des populations juives, surtout à l’occasion de la fête de Souccot ?
Le cédrat, l'étrog ou la pomme d'or

Vraisemblablement originaire de Chine il y a plusieurs millénaires, le cédrat poussait en abondance dans le Yunnan, une province du sud-ouest de la Chine. Il fut le premier agrume à gagner l’Europe environ trois siècles avant notre ère. Plantés depuis lors sur les côtes méditerranéennes, la Corse est d’ailleurs devenue, à la fin du XIXe siècle, le plus gros producteur de cédrats au monde. Cette variété de citron, le Citrus Medica L. Corsican, la « pomme d’or », peut peser jusqu’à deux kilos et mesurer jusqu’à 20 cm de long. Il ressemble à un très gros citron bosselé. Son écorce est jaune et très épaisse. Difficile à peler, cette épaisse écorce ne laisse que peu de place à la pulpe. De couleur jaune, la pulpe est peu juteuse, acide ou amère, et parsemée de nombreux pépins. Il se récolte de septembre à novembre. Le cédrat ou étrog en hébreu est à l’origine de tous les agrumes du monde, aux côtés du pomelo, de la mandarine et des papedas  dont sont issus le yuzu et le combava. Son parfum est sa qualité première. Il embaumera de son doux parfum votre intérieur. Les parfumeurs l’ont bien vite compris, c’est pourquoi le cédrat entre dans la composition de nombreuses compositions de grandes maisons. Il offre également de nombreux bienfaits pour notre santé car il est riche en vitamines A, B1, B2, B3, C, bêtacarotène, silicium, calcium, cuivre, phosphore et manganèse. Grâce à sa teneur en vitamines C notamment, il est utile en cas de fatigue ou de manque de vitalité. Il aidera également à se prévenir des maladies virales. Enfin, il peut jouer un rôle d’antidépresseur, il stimulerait l’intellect et accroîtrait la vigilance. Je vous invite à découvrir le célèbre jus d’Étrog chez Uzi Eli, dans son échoppe du marché Mahané Yéhouda à Jérusalem. Avec cette préparation à boire qu’il a appris de ses ancêtres perses, il affirme avec le sourire et conviction qu’il peut soigner avec l’étrog de nombreuses maladies. Après la fête de Souccot, la tradition veut que l’on prépare avec tous les étrogs de la famille une délicieuse confiture, dont le goût est très délicat. Très savoureuse et digeste, la confiture de cédrat rivalise avec la confiture d’orange.

cédrat

L’étrog et les Juifs

Pour les Juifs, se procurer un cédrat pour Souccot est une obligation qui n’a pas de prix et qui fait l’objet de nombreux contes et légendes. Les sources juives anciennes décrivent les célébrations de la fête de Souccot sans faire aucunement mention du cédrat. Ainsi, le livre de Nehemiah (8:14-15) décrit l’obligation de rassembler des feuillages et d’habiter sous des tentes.  Dans Vayikra 23:40,on peut lire  l’expression « פרי עץ הדר », que l’on peut traduire par « les fruits de la magnificence» . Dans le Talmud ( Soucah 35a) nos Sages déduisent de cette expression qu’il ne peut s’agir que de l’etrog conformément à la loi orale reçue lors de  la révélation au Sinaï. Désormais, l’étrog fait partie de la composition du bouquet de Souccot que tout Juif doit agiter dans sa Soucca. Ce bouquet est composé de quatre espèces représentant quatre types de juifs :

— La feuille de saule n’a ni goût ni odeur. Ce sont les personnes qui n’étudient pas la Torah et ne font pas de bonnes actions.

— La branche de palmier qui a du goût mais pas d’odeur. Il renvoie aux personnes qui étudient mais qui n’accomplissent pas de bonnes actions.

— La myrte qui a une bonne odeur mais n’est pas comestible. Elle symbolise ceux qui accomplissent de bonnes actions mais n’acquièrent pas la connaissance.

— Le Cédrat qui a un bon goût et une bonne odeur. Il représente les personnes qui étudient et accomplissent de bonnes actions.

Réunir les quatre espèces revient à rassembler tout Israël indissociable aux yeux de D.ieu.

Vérification des quatre espèces — carte de vœux de Roch Hachana, 1900

Vérification des quatre espèces — carte de vœux de Roch Hachana, 1900.

Précieux pendant 8 jours

Pour qu’un étrog soit considéré comme « casher », il doit être conforme à des normes strictes. Il doit d’abord s’agir d’un fruit pur, non hybridé ou greffé avec une autre espèce. Deuxièmement, la partie noueuse située au sommet du fruit, appelée « pitam », doit être complète ou avoir disparu naturellement au cours du processus de croissance. Si le « pitam » entier est rompu de manière anormale, l’étrog n’est plus casher. Il va sans dire qu’il doit également être sans imperfection. Pas étonnant qu’ils soient conservés en sécurité dans des tissus soyeux. Le marché du étrog est très actif entre Kippour et Souccot. On peut observer les connaisseurs sortir leurs loupes pour vérifier le fruit avant de l’acheter et s’assurer qu’il n’a aucun défaut. La science a découvert un moyen de conserver les « pitamim » entiers. Une auxine, ou hormone végétale, développée par le professeur Eliezer E. Goldschmidt de l’Université hébraïque de Jérusalem empêche le pitam de tomber, évitant ainsi à des milliers de cédrat d’être jetés à la poubelle.

Et vous, avez -vous déjà vu un étrog ?

Les spectateurs du monde entier ont pu découvrir l’importance du étrog dans la culture juive, notamment dans un film israélien primé, appelé Ushpizin. Le film, sorti sur les écrans en 2004, raconte l’histoire d’un couple religieux, très démuni, à Jérusalem, qui reçoit miraculeusement une grosse somme d’argent pour célébrer correctement la fête de Souccot avec un magnifique étrog, mais de nombreuses épreuves les attendent durant les huit jours de célébration. Mettant en vedette le chanteur et acteur israélien Shuli Rand, qui a reçu le prix du meilleur acteur aux Ophir Awards pour son rôle, le film a été un succès en Israël et dans le monde, donnant au public un aperçu de la vie dans une communauté orthodoxe de Jérusalem.

 

 

— « Kountrass » de Jérusalem, n°116 du 15 juin 2013. Juifs et Corses, frères d’arme ?

– Ushpizin de Shuli Rand, 2004

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager

A découvrir également sur Yedia

Whatsapp Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Newsletter Yedia

Vous souhaitez recevoir la newsletter mensuelle de Yedia avec l’ensemble des articles, podcasts, et vidéos du site. Inscrivez-vous ici sans plus attendre.

Facebook Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre communauté Instagram.

Youtube Yedia

Ne manquez plus aucun contenu sur Yedia en rejoignant notre groupe Whatsapp. Une diffusion quotidienne.

Spotify Yedia

Retrouvez tous nos podcasts sur Spotify.  Il suffit de vous abonner à notre chaîne pour les écouter directement.

Yedia est un média dédié au Judaïsme, à sa culture, son patrimoine, et à son identité. Grâce aux contributions de ses auteurs et producteurs de contenus, issus de tous horizons, il se veut le témoin de sa richesse, et de sa diversité.

Art et culture, langue et écriture, société, histoire, sciences, lifestyle, judaïsme, sont les thématiques qui traversent Yedia.
Articles, podcasts, vidéos, sont disponibles sur la plateforme et permettent à tous à tout moment de pouvoir accéder au contenu.
Enfin Yedia se veut ancré dans l’époque dont il est issu, voire même dans le futur. Une partie des contenus sont consultables dans un metaverse accessible depuis le site Yedia.
Dans un monde dans lequel le savoir se dilue plus rapidement que l’ignorance, nous pensons que la connaissance est faite pour être partagée…au plus grand nombre, à tous, sans distinction.

Partager sans distinguer, et distinguer la connaissance de la croyance, afin de la faire comprendre, simplement et au plus grand nombre.
Sans partage, il n’y a pas de lumière.


Et ce qui n’est pas éclairé, reste dans l’obscurité.

Newsletter

Abonnez vous à la Newsletter de Yedia

Il vous suffit de remplir le formulaire ci-dessous.

En savoir plus sur Yedia.org

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading