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L’histoire secrète des communautés juives de Shanghai et Kaifeng

L'histoire du peuple juif est souvent pleine de mystères, et certaines communautés en sont le témoin vivant. Parmi elles, les communautés juives de Shanghai et Kaifeng, suscitent un intérêt particulier. Leur histoire complexe et leur passé fascinant, ont été longtemps enfouis sous les couches du temps, rendant leur traçabilité difficile. Tribus perdues d'Israël, émissaires du roi Salomon en quête de matériaux précieux pour la construction du Temple de Jérusalem : les légendes abondent à propos de leurs origines. Dans cet article, nous allons tenter de découvrir les fragments d'une histoire qui se dérobe avec habileté à nos tentatives de la reconstituer.
L'histoire secrète des communautés juives de Shanghai et Kaifeng

La communauté juive de Kaifeng : un passé millénaire enveloppé de mystère

Parmi les communautés juives les plus fascinantes au monde, se trouve la communauté de Kaifeng, l’ancienne capitale de la province chinoise de la dynastie Song. Elle serait la plus ancienne communauté juive de Chine, installée sous le règne de l’empereur Mingdi (55-75), comme l’attestent des stèles retrouvées sur place.

Cette communauté aurait décuplé au XIe siècle, avec des Juifs arrivés d’Inde et de Perse. Grâce à la tolérance et à l’ouverture qui règnent en Chine envers les Juifs, la communauté de Kaifeng compte alors des milliers de Juifs. Ces derniers s’impliquent avec succès dans divers domaines, comme le commerce, les arts, les services gouvernementaux et l’armée.

La synagogue de la communauté, une combinaison unique d’architecture chinoise et de tradition juive, est l’un des sites les plus impressionnants de la ville. Établie en 1163, cette synagogue que les Juifs de Kaifeng appellent la « Salle de la Vérité Pure », sera plusieurs fois détruite, mais rénovée encore et encore, jusqu’à ce qu’en 1860, le fleuve Jaune ne déborde et ne la détruise définitivement. Au cours des dernières décennies, de nombreuses personnes de bien ont souhaité la reconstruire, mais n’y sont pas parvenus.

Une assimilation progressive

Les Juifs de Kaifeng adoptent graduellement une partie de la culture chinoise. Ainsi, au fil des ans, les Juifs de Kaifeng, commençant à ne plus savoir lire la Torah en hébreu, écrivent un rouleau de la Torah en chinois, dont un exemple se trouve au British Museum de Londres. En raison de l’influence circonvoisine et de l’adaptation à l’agriculture locale, ils commencent à pétrir leur Hallah de chabbat à partir de farine de riz.

Autre événement de taille, le dernier rabbin de la communauté de Kaifeng meurt en 1867 et la communauté commence à se désintégrer et à s’assimiler.

Aujourd’hui, il reste quelques descendants de la communauté juive de Kaifeng, qui cherchent à renouer avec leur héritage et à maintenir les liens avec le judaïsme mondial.

Shanghai : une communauté juive énigmatique en terre d’accueil

L’histoire captivante de la communauté juive de Shanghai trouve ses racines dans l’arrivée marquante des familles Sassoon, Kaduri et Hardon, originaires de Bagdad.

Eliahou Birenbaum dirige le programme Strauss Amiel, qui a pour fonction de renforcer l’identité et l’existence juives dans les communautés de la Diaspora. Il se consacre en outre à la recherche sur les communautés juives et les tribus juives perdues. Selon lui, les Sassoon, surnommés les « Rothschild de l’Orient », s’installent en Inde à partir de 1830, où ils prospèrent dans le commerce du coton, du thé et de l’opium. Lorsque les ports chinois s’ouvrent au commerce avec l’Occident, la famille étend également ses activités en Chine.

Au XVIIIe et au XIXe siècle, de nombreux Juifs irakiens, fuyant la persécution politique et religieuse sous le règne de Suleiman Pacha et de son successeur Daud Pacha, choisissent de s’établir en Inde, alors sous domination britannique. Cependant, certains d’entre eux se tournent vers la Chine. Ainsi, dès 1862, une petite communauté juive est présente à Shanghai, avec un cimetière juif déjà établi.

Une communauté qui prospère

Au début du XXe siècle, une nouvelle vague d’immigration juive arrive principalement de Russie, en raison des pogroms et des révolutions dans le pays. Ils passent par la Serbie ( et se dirigent ) vers des villes du nord-est de la Chine, telles que Harbin, Tianjin, Dalian et plus tard vers Shanghai. Au milieu des années 1930, la communauté juive de Shanghai compte 5 000 personnes, tant des Juifs irakiens que russes.

La présence juive à Shanghai est alors palpable dans différents domaines de la vie urbaine. Les Juifs établissent des synagogues, des écoles et des institutions communautaires, créant un tissu social solide et vibrant. Ils s’impliquent activement dans le commerce, les finances et le secteur immobilier, laissant leur empreinte sur l’économie de la ville.

Shanghai : un refuge inattendu

C’est au cours de la Seconde Guerre mondiale que l’histoire de cette communauté va prendre un tournant dramatique. En 1938, lorsque la persécution des Juifs par le régime nazi s’intensifie, Shanghai reste la destination d’immigration préférée de nombreux Juifs d’Allemagne et d’Autriche. Et pour cause, à cette époque, elle est l’une des seules villes au monde à leur ouvrir ses portes.

La Chine est alors occupée par les Japonais (alliés des nazis), qui refusent d’appliquer la « Solution finale » aux Juifs de Shanghai. La communauté juive sera regroupée au sein du ghetto de Hongkou, au cœur de la ville.

En 1941, la ville sert de refuge à environ 30 000 réfugiés juifs, constituant de la sorte la plus grande communauté juive d’Extrême-Orient.

En d’autres termes, Shanghai a accueilli plus de réfugiés juifs que le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud et l’Inde réunis. La plupart de ces réfugiés partent ensuite pour les États-Unis, le Canada et l’Australie. Des milliers d’entre eux émigrent aussi en Israël à partir de 1948.

Le sauvetage des Juifs pendant l’Holocauste est d’ailleurs une source de fierté pour les Chinois. Ils aiment dire que quand presque tous les pays ont fermé leurs portes aux Juifs, eux ont su offrir leur hospitalité.

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